Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Copa Cinema

Copa Cinema

De la critique subjective mais juste


Critique express n°24

Publié par copa738 sur 3 Avril 2015, 17:26pm

Catégories : #Critiques express

Critique express n°24

Le Baiser du tueur (Stanley Kubrick) – 1954

 

Synopsis : Davy Gordon, boxeur minable, se retrouve aux prises avec un ponte de la mafia pour lui arracher des griffes la femme qu'il aime...

 

Deuxième film du maître Kubrick après son presque oublié Fear and desire, Le Baiser du tueur annonçait déjà l'arrivée d'un génie de la réalisation. Kubrick était, à ses débuts, un virtuose de la photographie, en témoignent les magnifiques plans qui ornent son film. Que ce soit dans le plan-séquence, le plan-large, où la luminosité des scènes extérieures de la ville (l'avant Eyes Wide Shut), il excelle dans la mise en scène. Et dans la narration, aussi. Truffé de flashbacks, accompagné d'une voix-off, son film est un délice de divertissement, suffisamment bien filmé pour accrocher les yeux, suffisamment court et bien expliqué pour accrocher le cerveau. Long d'à peine 1h10, Le Baiser du tueur est l’œuvre d'un réalisateur qui se cherchait et qui n'était déjà pas loin d'imposer son style, sa patte graphique et narrative. On est loin du chef d’œuvre du polar et du film d'action, mais le fait est qu'on se prend au jeu, et qu'on n'a pas la sensation de voir un film des années 50. Malgré le noir et blanc, une image granuleuse et des sons ajoutés en post-production, le film est quasiment intemporel et emprunte des schémas indémodables et efficaces. Pour couronner le tout, Kubrick nous offre un dénouement stylisé : une bagarre au milieu de mannequins, d'une durée interminable et au suspense presque palpable. La beauté des plans est signée Kubrick, lui qui débuta sa carrière de la meilleure des manières.

 

4 étoiles-copie-1

 

 

Critique express n°24

Le fabuleux destin d'Amélie Poulain (Jean-Pierre Jeunet) – 2001

 

Synopsis : Amélie, une jeune serveuse dans un bar de Montmartre, passe son temps à observer les gens et à laisser son imagination divaguer. Elle s'est fixé un but : faire le bien de ceux qui l'entourent. Elle invente alors des stratagèmes pour intervenir incognito dans leur existence. Le chemin d'Amélie est jalonné de rencontres : Georgette, la buraliste hypocondriaque ; Lucien, le commis d'épicerie ; Madeleine Wallace, la concierge portée sur le porto et les chiens empaillés ; Raymond Dufayel alias "l'homme de verre", son voisin qui ne vit qu'à travers une reproduction d'un tableau de Renoir. Cette quête du bonheur amène Amélie à faire la connaissance de Nino Quincampoix, un étrange "prince charmant". Celui-ci partage son temps entre un train fantôme et un sex-shop, et cherche à identifier un inconnu dont la photo réapparaît sans cesse dans plusieurs cabines de Photomaton.

 

Souvent imité, rarement égalé, Amélie Poulain est un film à part dans le grand patrimoine français du cinéma. Plus conceptuel qu'autre chose, le film de Jean-Pierre Jeunet dégage une véritable fraîcheur, teinté d'humour, de bons sentiments, et de péripéties. Tous les personnages sont attachants, que ce soit les principaux ou les figurants. Jeunet créé un univers qui lui est propre (que l'on retrouvera dans son excellent Micmacs à tire-larigot), reconnaissable partout, surtout depuis que son Amélie a connu un fort succès outre-atlantique. Que ce soit grâce à la voix-off d'André Dussollier, les listes dictées et illustrées, des éléments anecdotiques (le photomaton, le nain de jardin), Le fabuleux destin d'Amélie Poulain est un très bon film, dont le concept s'essouffle parfois (sous-intrigues esquissées, théâtralisation des jeux d'acteurs, scénario en roue libre) mais qui donne le sourire. On n'en demandait pas tant.  

 

3 étoiles et demi

 

Critique express n°24

Le Silence des agneaux (Jonathan Demme) – 1991

 

Synopsis : Un psychopathe connu sous le nom de Buffalo Bill sème la terreur dans le Middle West en kidnappant et en assassinant de jeunes femmes. Clarice Starling, une jeune agent du FBI, est chargée d'interroger l'ex-psychiatre Hannibal Lecter. Psychopathe redoutablement intelligent et porté sur le cannibalisme, Lecter est capable de lui fournir des informations concernant Buffalo Bill ainsi que son portrait psychologique. Mais il n'accepte de l'aider qu'en échange d'informations sur la vie privée de la jeune femme. Entre eux s'établit un lien de fascination et de répulsion.

 

16 minutes. En deux heures de film, Anthony Hopkins n’apparaît que seize minutes au cumulé, ce qui lui a quand même valu l'Oscar du meilleur acteur. Habitant le film comme rarement un acteur ne l'a fait, il est hanté par ce rôle d'Hannibal Lecter, méchant charismatique du cinéma, véritable incarnation du mal et du malsain. Réalisé autour de ce personnage aussi complexe qu'effrayant, Le Silence des agneaux est un excellent polar, proche du chef d’œuvre en terme de suspense et de travail sur les personnages. Jodie Foster, jouant cette apprentie au FBI, est tout simplement bouleversante, et semble bien désarmée face à tant d'horreurs. Son rôle de Clarice Starling est pourtant l'un des plus beaux rôles féminins de l'histoire du cinéma. On notera, en dehors des acteurs, une formidable mise en abîme, une atmosphère morbide (bien aidée par Buffalo Bill, que l'on voit très peu cependant). Adapté du roman de Thomas Harris, Le Silence des agneaux reste et restera longtemps une référence en terme de film policier, alliant magnifiquement psychologie et épouvante. Un très grand film.  

 

4 étoiles et demi

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Nous sommes sociaux !