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Copa Cinema

Copa Cinema

De la critique subjective mais juste


Scarface (Brian De Palma)

Publié le 9 Septembre 2010, 16:08pm

Catégories : #Films (Action)

 

Synopsis : En 1980, Tony "Scarface" Montana bénéficie d'une amnistie du gouvernement cubain pour retourner en Floride. Ambitieux et sans scrupules, il élabore un plan pour éliminer un caïd de la pègre et prendre la place qu'il occupait sur le marché de la drogue.

Acclamé comme l'un des meilleurs films de gangsters de tous les temps. Considéré comme le plus grand film de Brian De Palma, Scarface est le sommet d'un art peu commun qu'est l'opéra sanglant. Plutôt bien foutu et assez violent dans son langage cru et ses scènes de drogues, il capte le spectateur grâce à de multiples techniques d'approches sournoises.

Al Pacino en chemise hawaïenne qui mate les belles filles en maillot de bain alors que son pote Many (l'élégant, le charismatique Steven Bauer) drague une jolie donzelle en tirant sa langue sensuellement n'est qu'une des nombreuses scènes toutes connes dans leur contexte, mais intelligentes dans leur mises en scène et leurs idées. Le metteur en scène organise son film, déploie une ribambelle de coups de feux incessants, de bains de sang jubilatoires et autres festins morbides. Il ne cesse jamais de suivre ce fameux Tony Montana, personnage presque anecdotique mais terriblement attachant. Sous son côté macho viril sans cœur, il dégage de vrais émotions, de vrais sentiments à l'écart de sa famille qui est pour lui la seule belle chose qu'il possède. Même ses amis et sa femme sont traités comme des chiens et plus l'empire de Montana grandit, plus il perd la raison. Une sombre et triste descente aux enfers qui va jusqu'au point de chute du film, une scène symbolique et particulièrement sanglante. Mais maintenant que j'ai tout abrégé, je vous demande de rembobiner et de repasser des les premières scènes du film pour ensuite se retrouver à cette fameuse scène et je pense qu'il ne sert plus à rien de vous dire qu'il y aura des spoilers.

Nous revoilà donc au début de Scarface, devant de belles images d'archives explicatives. Après cela, un interrogatoire d'un Tony encore freluquet et vulnérable, mais déjà sur de lui et son instant de prédateur à la tête brulée se ressent dans ses yeux. Suite à cela, l'ascension politiquement incorrecte d'un petit escroc devenu milliardaire. Cela se fait avec beaucoup de patiente, d'intelligence, et aussi avec la force. On ne nous épargne pas les scènes de mises à mort où Montana semble à chaque fois démuni et piégé mais qui dévoile toujours à la fin les coups d'avance qu'il possédait. Il ne (ré)fléchit pas, ne se pose pas de question, fonce dans le tas et élimine ses adversaires. Emprunte la fiancée de son commanditaire avant de le massacrer, assiste à de nombreuses fusillades où il s'en sort toujours vainqueur. Ce Tony-là vaut de l'or. Un bon gars autoritaire à qui on peut tous s'identifier. Dure sera la chute pour notre chère gangster.

Après des scènes traumatisantes comme la très controversée séquence de la tronçonneuse, on découvre les faiblesses morales de Tony, on découvre l'attachement qu'il a pour sa sœur et le fait qu'il ne supporte pas qu'un mec lui tourne autour. On subit sa défaillance, ses engueulades répétitives avec sa femme et ses amis, ses magouilles qui virent au drame, son inculture (il confond des flamants roses avec des pélicans, et ça il faut le faire). Son addiction à la drogue est devenue ingérable. Il est passé de la simple ligne à une boite entière pour ensuite plonger la tête dans une montagne de coke qui recouvre la totalité de son vaste bureau dans sa vaste propriété. C'est le début de la fin, il ne gère plus sa vie, va jusqu'à tuer son meilleur copain parce qu'il couche avec sa sœur (attention, ce passage viens de vous dévoiler un moment clé de l'intrigue, mais c'est un peu trop tard je pense). Il est paralysé par sa haine, dévoré par l'affection beaucoup trop autoritaire envers sa sœur (qui croit finalement que son frère est amoureux d'elle pour ne pas vouloir qu'elle se marie). Et c'est lorsque Montana revient à lui, qu'il se rend enfin compte que sa vie à été littéralement gâchée par sa cupidité et son caractère possessif que le drame surgit. Des méchants ennemis pénètrent la villa de Tony et lui tirent dessus comme des sauvages. Sa sœur déjà assassinée quelques secondes auparavant, il doit faire face contre des gens plus armés et certes plus nombreux (Scarface est tout seul, toutes les personnes à qui il faisait confiance l'ont subitement lâché). Et c'est sous une quantité de coups de feu qui le percutent violemment que s'effondre le mythe Tony Montana (après au moins six balles dans le ventre : la drogue l'a aidée à résister quelques minutes de plus), tombé dans sa belle piscine et où s'inscrit sur un globe en bois juste au-dessus le tristement célèbre « The World is Yours ». Cette fin ironico-tragico-mélancolico-symbolico-sanglantico-traumatisante que s'achève un film d'une grande beauté scénaristique et aux personnages attachants.

Ajoutez à cela une superbe musique de Giorgio Marauder, sans oublier la performance innée d'Al Pacino qui incarne un mythe au regard dévorant d'envie et de célébrité. Sans oublier la réalisation soignée de De Palma et le scénario inventif d'Oliver Stone ainsi que la photographie magnifique des paysages américains et des répliques cultes, et vous aurez l'un des films les plus impressionnants de tous les temps.

En résumé, film implacable et impérissable, Scarface vous fera passer un bon moment où le temps passera très vite (malgré une durée de 2h50), l'un des sommets du septième art.

Ma note : 9/10



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M
Ce film est vraiment génial, définitivement, de part le charisme qu'il parvient a donner a Tony Montana tout au long du film, une progression fulgurante et très bien mise en scène. Al Pacino parfait rien à dire, musique également, et que de scènes cultes !
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P
Je suis beaucoup plus mitigé, et pour moi il y a deux films dans ce Scarface : celui du réal DePalma, tapageur mais surtout "scandaleux" en vain (et à souhait) ; celui du scénariste Stone, toujours en verve à défaut d'être en forme, et égratignant sans relâche le petit monde présenté. Petit monde que DePalma préfère cautionner, esthétiquement parlant. En conséquence le film est tiraillé par ces deux pôles, la critique de Stone retentit timidement, et le résultat est aussi divertissant que, j'y met les guillements, "banal" dans le genre. Drogues, meurtres, trahisons, faste et décadence : la routine ! 6.5/10 pour ma part - ce qui est déjà une bonne note, notamment pour DePalma (tout de même l'homme qui a commis "femme fatale", "mission to mars"..)
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Z
Perso je n'ai pas du tout aimé scarface.<br /> Je prefere largement Le Parrain 1 et 2 ou même Blow
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B
L'un des meilleurs films de gangster de l'histoire du cinéma.<br /> Un film qui vous met chaos dès la première fois. Une oeuvre majeure qui réussit toujours à m'en mettre plein la vu.
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C
En réponse à Kubrickconnection : il n'a pas été interdit aux moins de 18 ans mais inetrdit aux moins de 17 ANS !
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