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Copa Cinema

Copa Cinema

De la critique subjective mais juste


2012 : Twixt again

Publié par copa738 sur 3 Janvier 2013, 23:38pm

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On s'était quitté sur une année 2011 plutôt convaincante, avec son lot d'émotions, de surprises, et de déceptions. L'année 2012 fut moins attractive, à l'image d'un Festival de Cannes mou du genou, d'une cérémonie des Oscars prévisible, de périodes creuses (en été, notamment).

Malgré quelques films qui firent naitre des débats houleux (Holy Motors en tête, mais aussi Cosmopolis, Skyfall, Les Infidèles), l'année fut assez plate, si bien qu'un seul film se démarque vraiment des autres. Seulement, les mots de l'auteur sont à prendre à la légère, puisqu'il n'a vu que 36 films (dont 34 au cinéma) en 2012. Pour parler aussi du petit écran, on restera sur l'incroyable dernière saison de Castle, changeant de styles, genres et sous-genres au fil des épisodes, l'hilarante saison 5 de Fais pas ci fais pas ça, et, forcément, la fascinante septième et avant-dernière saison de Dexter, avec un suspense insoutenable maintenu durant les 12 épisodes, malgré un season finale un peu bâclé.

Voici donc le bilan de cette année 2012, avec un top 5 habituel allongé à 10 films, et le reste dans des thèmes différents, comparaisons et critiques rapides, sans oublier le désormais traditionnel top 5 des films que j'attends le plus en 2013.

PS : merci à Pierre pour la photo-montage de présentation

 

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1) Twixt de Francis Ford Coppola, ou la façon la plus poétique d'évoquer la nostalgie et la beauté dans un film, avec un peu d'autobiographie et beaucoup de références.

2) Savages d'Oliver Stone, qui est le parfait remède pour se vider la tête, un film ravageur qui ne ménage cependant pas les nerfs et met le spectateur en transe.

3) Holy Motors de Leos Carax, une œuvre personnelle d'un réalisateur un peu fou, qui, à travers de nombreuses scènes insensées, nous explique la dureté et les joies du métier d'acteur.

 

4) Perfect Sense de David MacKenzie, film apocalyptique très émouvant et surtout réaliste, un drame poignant accompagné d'une belle histoire d'amour.

5) Millénium de David Fincher, un polar adapté du célèbre best-seller de Stieg Larsson, avec la touche visuelle du maitre Fincher, un beau duo d'acteurs et une ambiance gothique fascinante.

6) Cheval de Guerre de Steven Spielberg, ou le film le plus beau visuellement de l'année, une épopée à l'ancienne avec la technique d'aujourd'hui et un Spielberg étincelant.

7) Skyfall de Sam Mendes, un James Bond étonnant, maitrisé du début à la fin, impressionnant dans des scènes d'action prenantes et réalistes, avec un ''méchant'' incarné à la perfection par Javier Bardem.

8) Cosmopolis de David Cronenberg, OCNI de cette année, lent à ambiance très particulière, et une scène finale pétrifiante.

9) Looper de Rian Johnson, scénario de l'année, une vision futuriste déstabilisante, plusieurs intrigues qui s'emboitent parfaitement, et des effets visuels qui déménagent.

10)De rouille et d'os de Jacques Audiard, ou peut-être le drame le plus revigorant de ces dernières années, porté par un duo d'acteurs fusionnel, et une histoire aussi touchante que révoltante.

 

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En début d'année 2012, deux films sont sortis et ont eu pour effet de faire déplacer en masse une multitude de jeunes en quête de sensations fortes, et complètement acquis au style du found-footage, qui consiste à suivre un film ''en direct'', réalisé à partir de vraies-fausses images documentaires. Éclipsant le quatrième volet de la saga Paranormal Activity, Chronicle et Projet X ont défrayé la chronique en ce début d'année. Pourquoi ? Car le concept du found-footage est plus ou moins bafoué dans les deux films.

Le premier est doté de prises de vue classiques, justifiées par le scénario (la caméra fait des loopings grâce aux pouvoirs des jeunes garçons). Le deuxième, bien au-delà du phénomène qu'il est devenu, ne respecte pas du tout le concept, qu'il abandonne dès les premières minutes. En résumé, on dira simplement que le concept plait aux jeunes, et que ça marche, mais qu'il n'est pas forcément respecté. Ceci dit, ça n'a pas empêché Chronicle et Projet X d'être deux bons divertissements.

 

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En mettant à part les dessins animés de Noël, le Rebelle de Pixar et Frankenweenie de Burton ou Le Magasin des Suicides de Patrice Leconte, on retiendra le duel (attendu) entre le troisième volet de la saga Madagascar et le quatrième de celle de L'Âge de Glace. Précédé de trois films au niveau comique très élevé, L'Âge de Glace – La Dérive des continents est très en-dessous de ses prédécesseurs, malgré une meilleure image. L'ajout de trop de personnages fait perdre tout le charme du film, et les moments drôles se font rares.

A l'inverse, Madagascar 3 – Bons baisers d'Europe se dévore avec férocité, présente une galerie de personnages hilarants, et est doté d'une puissance visuelle rarement vu dans un film animé.

Victoire par KO de Dreamworks face à Bluesky.

 

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Plus le temps passe, plus le style de l'horreur se marginalise, si bien que le dernier Carpenter (assez mauvais, certes) s'est retrouvé en direct to video. Trois films à tendance horrifique sont ressortis de cette année 2012.

Le premier fut La Cabane dans les bois, classique dans sa forme, mais au concept tellement original que y dévoiler une partie serait un crime contre l'humanité. Le concept étant inédit, le film est donc parsemé d'erreurs et de quelques fautes de goût.

Ensuite, The Secret, de Pascal Laugier, celui qui réalisé le très controversé Martyrs, se voit à la tête d'une production originale (encore), avec de bons frissons et un scénario surprenant. Les émotions fortes sont au milieu du film, la fin est donc chiante et inutile (trop d'explications).

Poursuivant dans la même veine que Insidious (le gros choc horrifique de l'an dernier), Sinister emprunte donc des ficelles énormes de l'épouvante classique (musique en crescendo, fausses alertes, portes qui grincent), et le remet au goût du jour, avec une meilleure technique, ce qui en fait un film terrifiant, un peu gâché par une fin merdique.

 

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Après une année 2011 très riche en grands films français (Polisse, Intouchables, La Guerre est déclarée et d'autres), le cinéma de l'hexagone se voit une nouvelle fois représenté par quelques perles (voir : Holy Motors et De rouille et d'os dans le top 10).

Cependant, il ne faut pas oublier l'énorme bouse que fut Astérix et Obélix au service de sa Majesté, dont les mots manquent pour exprimer la merde qui en sort (on ne s'y attardera pas plus). Sinon, on retiendra les deux films à qui ils manquaient peu de chose pour être correctes, à savoir : Maman, très plat malgré un magnifique trio Balasko-Foïs-Seigner, et Plan de Table, au concept gentillet, mais un peu cucul par moments. On n'oubliera pas le fameux film collectif dont les affiches obscènes et quelques passages frisant la pornographie firent couler beaucoup d'encre : Les Infidèles, au-delà du buzz, est une œuvre très intéressante car elle explore l'adultère sous toutes ses formes, mais un peu caricaturale et irrégulière. Le Prénom, est le huit-clos de l'année, avec des éclats de rires au programme. Et Le Grand soir, un récit engagé pas toujours très fin, très grolandais et finalement, bien réussi.

 

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Là où Fincher, Coppola, Spielberg et Mendes ont tenu bravement leur rang de réalisateurs de talent, d'autres, comme Tim Burton ou Peter Jackson ont déçu. Le premier, avec son imbuvable Dark Shadows, commence à montrer au monde entier que ses trips personnels ne sont plus du tout en accord avec les attentes des spectateurs. Le second a repris (projet casse-gueule) en main sa saga du Seigneur des Anneaux, et s'est planté sur toute la ligne, en offrant un The Hobbit – Un voyage inattendu très enfantin, et peu cohérent avec le travail accompli dans la première trilogie.

D'un autre côté, Christopher Nolan a reçu un accueil mitigé de son The Dark Knight Rises. Il est vrai qu'il nous a habitué à mieux, mais son dernier Batman s'en sort avec les honneurs. Ridley Scott nous sort son prequel (c'est décidément la mode) de Alien : Prometheus navigue entre le très bon (scène de la césarienne) et le carrément mauvais (un scénario peu dense, un rythme mou, des twists qui ne fonctionnement pas). Pour finir, on dira que le The Amazing Spider-Man de Mark Webb ne fit pas une éclaboussure dans le milieu du cinéma, et passa inaperçu, à l'image de sa vraie valeur.

 

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Le nouveau kiffe des américains, c'est la comédie trash, fun pour les jeunes et référencée pour les vieux.

C'est ainsi que le remake de la série qui fit connaître un certain Johnny Depp sortit cet été : 21 Jump Street est loin d'être un chef d'œuvre, mais il aura eu le mérite de bien nous avoir fait marrer. Dans la foulée, Ted, du créateur de la jubilatoire série animée American Dad !, arriva, avec encore plus de trash (toujours une histoire de drogue, mais les gros mots en plus). Au final, on n'aura pas eu beaucoup plus que du rire.

 

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Parmi les films surprenants de l'année, je demande :

  • Argo, et son rythme particulier, sa réalisation particulière, qui en font un film à part, sans qu'on ne sache trop pourquoi.

  • The Impossible, ou le traumatisme du tsunami d'Asie vécu de l'intérieur, avec son surplus d'émotions et de belles scènes.

  • La Part des Anges, une comédie légère d'un Ken Loach qui a décidé de toucher et de faire rire, le moins que l'on puisse dire c'est que ça fonctionne.

  • The Raid, l'un des tous premiers films de baston qui passe au cinéma, et ce n'est pas un hasard, vu qu'on y passa un bon moment (âmes sensibles s'abstenir cependant).

  • Cogan – Killing them softly, la grande énigme de cette fin d'année : on passe en quelques secondes de l'impression de voir l'un des plus grands films de la décennie, à un ennuie profond.

  • Exam, série B anglaise au scénario alambiqué comme on les aime, un thriller sympathique qui s'apprécie à sa juste valeur.

 

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2013 after doomsday (ou les 5 films que j'attends le plus en 2013)

 

  • Django Unchained, pour sa bande annonce détonante, pour son casting de haute volée, et parce que Tarantino commençait sérieusement à nous manquer.

  • To the Wonder, car Terrence Malick, au-delà de sa prétention, nous avait bien impressionné visuellement avec son Tree of Life, et on sent qu'on va en prendre plein la vue avec son nouveau film.

  • Only god forgives, parce que si le duo NWR-Gosling a marché en 2011 avec Drive, on ne voit pas pourquoi ce ne serait pas le cas en 2013.

  • Post Tenebras Lux, considéré par le peu de gens qui l'ont vu comme un film ''in-regardable'', mine de rien, ça intrigue.

  • La désolation de Smaug, suite du Voyage inattendu de Jackson qui ne peut être que meilleure que son prédécesseur. 

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A
C'est quand même con de publier une rétro aussi bien sentie pour foutre le Coppola en top one, non ?
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S
"Twixt" en first, je peux comprendre. J'ai eu l'impression que Coppola refaisait un premier film. C'est rare d'expérimenter encore de telles choses pour un réalisateur de sa trempe, même si le<br /> résultat comporte quelques inégalités. Et je suis très content de retrouver "Savages" en 2e, je trouve que les blogueurs oublient trop les divertissements dans leurs tops.
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M
Pas vu Twixt qui semble être en très bonne place chez pas mal de blogueurs. La b.a. m'avait littéralement découragé, je vais essayer de me rattraper en DVD. En revanche, j'ai vu Perfect sense<br /> dernièrement, magnifique, un très beau film simple et bouleversant (la dernière scène, mazette…). J'aurais pu le mettre dans mon top 10 éventuellement.<br /> Je vais zapper le Malick sans hésiter, la b.a. est décourageante elle aussi, on dirait un remake de Treef of life.<br /> Bonne année mister Copa !
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P
Ton bilan arrive parmi les derniers, mais ça valait le coup d'attendre ! Même si je ne partage pas toutes tes analyses (mais je te rejoins sur beaucoup), tu sais, comme à ton habitude, défendre tes<br /> points de vue avec brio.
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