Sacré Graal (Terry Gilliam, Terry Jones) - 1975
Synopsis : Le roi Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde se lancent à la conquête du Graal, chevauchant de fantomatiques montures dans un bruitage de noix de coco cognées. La petite troupe va devoir passer mille épreuves, dont un chevalier à trois têtes, des jouvencelles en chaleur, voire même un terrible lapin tueur.
Parodie poussée à l'extrême avec des situations cocasses dont seuls les Monty Python ont le secret, voilà ce que donne ce Sacré Graal, une sorte de comédie loufoque où il est rigoureusement impossible de prédire le prochaines bouffonneries de la troupe et la suite des évènements. Car malgré quelques passages trop longs et un final raté, cette comédie puise son inspiration dans une philosophie qui plairait à n'importe quel adepte de l'humour : les Monty Python ne s'imposent aucune limite, laissant place à leur imagination. Chaque scène de ce film est un pur bijou d'absurdité, autant pour les dialogues que pour les situations. Entre autres, un lapin carnivore qui tue la moitié des chevaliers du Saint Graal, une longue discussion sur les possibilités de transport de noix de cocos par des hirondelles, le coup du ''cheval de Troie'' manqué parce qu'ils avaient oublié de rentrer dans la maquette, et plein d'autres scènes délirantes vous attendent dans Sacré Graal. Des dessins animés (en enluminures), des images de notre époque, et enfin, des images du film, se mélangent, et Sacré Graal prend vite des formes cartoonesques. Il y aura donc des gags à gogo, des dialogues irrésistibles (les gardes qui mettent 10 minutes à comprendre ce que leur maitre leur dit, le dialogue entre les triplés siamois, etc). Ce mélange entre humour burlesque (le soldat qui se fait démembrer mais qui veut continuer à se battre, le chevalier qui pénètre le donjon en massacrant une vingtaine d'invités à un mariage, etc) et dialogues qui font mouche vous feront à coups sûrs hurler de rire. Et venant d'un groupe aussi sympathique que les Monty Python (qui jouent plusieurs rôles à eux tous seuls, comme dans The League of Gentlemen), saupoudré d'un humour très anglais, ça ne peut que marcher, malgré quelques moments inutiles et le manque de coordination entre les différents sketches.
La Vie de Brian (Terry Jones) - 1980
Synopsis : En l'an 0, en terre de Galilée, Mandy et son bébé Brian reçoivent la visite des Rois Mages un beau soir de décembre. Ceux-ci, s'apercevant de leur erreur, remballent prestement leurs présents et filent dans l'étable voisine. Hélas, Brian a tiré le mauvais numéro...
Beaucoup moins drôle et loufoque que le premier épisode, La Vie de Brian possède une plus grande maturité que Sacré Graal, et cela se voit notamment dans la sobriété du montage et de la réalisation (contrairement aux dessins animés du premier film) et par un scénario bien plus structuré, et moins construit par sketches. L'humour semble beaucoup plus subtil, et le manque d'effets délirants s'explique par l'absence de Gilliam à la réalisation. Mais ce qui avait marché dans le premier épisode n'est plus dans le second, mais aucune importance, vu que Life of Brian s'avère être presque plus convaincant que son prédécesseur, la faute à un film plus structuré, qui ne part pas dans tous les sens et qui garde un vrai personnage (très attachant) du début à la fin (là où Arthur était un peu oublié, en milieu du film, dans Sacré Graal). En plus de rendre hommage à Ben-Hur et Spartacus et de se moquer de Ponce Pilate, on assiste à une vraie auto-parodie des Monty Python. La scène de lapidation ressemble étrangement à celle de la sorcière dans Sacré Graal, et ont peut retrouver bons nombres d'hommages au cinéma en général. C'est donc sur une ambiance toujours joviale, mais avec une intrigue plus sombre que les Monty Python nous dévoilent tout l'étendu de leur talent. Une nouvelle fois, le rire nous gagne facilement (bien que ce ne soit pas aussi poilant que le premier volet) et c'est toujours un plaisir d'apprécier les dialogues et les quiproquos. Tous ces bons ingrédient se rejoignent dans un final où tous les crucifiés chantent en chur Always look on the bright side of death : tout simplement jubilatoire et hilarant.