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Copa Cinema

Copa Cinema

De la critique subjective mais juste


Pirates des Caraïbes

Publié par copa738 sur 7 Mars 2011, 15:57pm

Catégories : #Saga à la loupe

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La Malédiction du Black Pearl (Gore Verbinski) - 2003

   

Premier épisode de l'une des trilogies les plus innovantes et hilarantes de l'histoire du cinéma, La Malédiction du Black Pearl est une énorme claque, doublée d'une agréable surprise. Produit pas Jerry Bruckheimer, l'un des patrons les plus influents de Disney, réalisé par le cinéaste discret qu'est Gore Verbinski, doté d'un excellent casting (Keira Knightley, Orlando Bloom, Geoffrey Rush et surtout Johnny Depp) et d'une durée intimidante (2 h 12, pari assez risqué pour un film grand public), on aurait pu penser que le projet était plutôt périlleux, mais la suite nous montrera brillamment le contraire.

Dès le début, notre regard se base entièrement sur Jack Sparrow, pirate charismatique et hilarant (bourré de tics et de spasmes incontrôlés). Sa rencontre avec Will Turner, dans la forgerie, montre à elle toute seule le beau programme que nous propose le film : de belles cascades, de l'humour (Will et Jack qui discutent de la pluie et du beau temps pendant leur combat), des gags irrésistibles et beaucoup d'auto-dérision (rien de réel, rien de très crédible, aucune authenticité). Après une scène aussi intense et comique que celle-là, il y a quelque chose qui se dégage de ce film : l'intrigue commence à prendre de l'ampleur, le spectateur en sait beaucoup moins que les personnages, ce qui le force à écouter attentivement les dialogues, à doubler de prudence dans chaque scène, comme si il avait l'impression que tout se joue dans l'histoire, et qu'il faut suivre attentivement. Car même si le film est un agréable divertissement, presque tout se joue sur un scénario bien construit, et assez complexe pour que le public reste concentré. Un film qui parvient à maintenir en haleine un public tout en balançant à tour de bras un belle quantité d'effets visuels de grande qualité, ce n'est pas donné à n'importe qui. Verbinski parvient à trouver parfaitement le juste-milieu, et le public en prend plein la figure (et il a l'air d'aimer ça). Jusqu'à la fin du film, le metteur en scène joue avec ses acteurs : Depp fait rire à chacune de ses apparitions (son personnage est très attachant, tout en étant très drôle), Knightley étonne par son charme, et Bloom sait parfaitement jouer le jeune homme déterminé et amoureux. Si cette parfaite direction d'acteurs marche, ne parlons pas de la réalisation, très inventive (quand Verbinski fait passer de l'aspect humain, dans l'obscurité, à l'aspect squelettique, sous la lumière lunaire, c'est une grande maîtrise de la caméra). Mais c'est alors qu'après un final époustouflant où l'on comprend rapidement que Sparrow s'en sort toujours, on aperçoit le générique de fin (« Quoi ? C'est déjà fini ?! »), et on commence déjà à s'imaginer au programme que nous concocte l'épisode 2.

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Le Secret du Coffre Maudit (Gore Verbinski) - 2006

   

On reprend les même et on recommence, Le Secret du Coffre Maudit est une suite encore plus impressionnante que son prédécesseur. Il brille pour la simple et bonne raison que l'intrigue est véritablement lancée (avec le père de Turner en fil rouge) et que de nouveaux personnages clés arrivent dans le lot (Beckett, Tia). Mais c'est également car il possède un gros lot de scènes mémorables qu'il surpasse l'épisode 1. On retiendra, entre autres, la longue et hilarante scène avec les indigènes (la poursuite sur la plage, la grande brochette de fruits, l'évasion des prisonniers à travers une cage faite d'os), sans oublier les interventions (merci aux effets spéciaux) du Kraken, vendu comme l'une des attractions les plus impressionnantes jamais vu au cinéma.

Avec le Hollandais Volant, bateau silencieux et hideux, Verbinski change complètement de cap : les conquérants anglais ne sont que de la crotte de chenille face aux pirates de ce fameux navire. Monstres composés d'éléments de la mer, ils sont répugnants. Composés de la faune (huîtres, moules, coquillages, murènes) et de la flore (algues, ...) maritimes, leurs corps, réalisés avec une technique encore jamais vue, feraient presque passer les pirates du Black Pearl pour des créatures très hygiéniques. Ce deuxième volet est donc beaucoup plus violent et sombre que celui d'avant. Mais l'humour est une nouvelle fois au rendez-vous (on pourrait voir 10 fois de suite les scènes avec les indigènes et de la bataille sur le vieux moulin sans jamais se lasser), et les acteurs s'en donnent une nouvelle fois à coeur-joie. Le personnage de Jack est des plus énigmatique, on en apprend (enfin) plus sur son passé inglorious ( qui obsède le spectateur) de pirate magouilleur et peu honnête. Il a toujours le chic pour se sortir de situations improbables et ses mimiques sont toujours aussi poilantes. Ce second opus marque également le début du triangle amoureux entre Elizabeth, Will et Jack. Beaucoup d'aventures pour Jack, de malice pour Elizabeth et une belle rencontre entre Will et son père nous attendent, le tout convergera jusqu'à une longue scène finale où tous les personnages se rejoindront pour la quête au coffre maudit, jusqu'à ce final en face to face entre Jack et le Kraken. Entre temps, Norringhton est revenu avec de mauvaises ambitions, Lord Beckett commence déjà à nous énerver (il a un visage détestable) et on commence vraiment à se familiariser avec les personnages (le duo de pirates crasseux est sympathique, le singe immortel est toujours de la partie, sans parler du reste de l'équipage : le muet, le perroquet, le nain, ...). Les derniers instants relancent le suspense, et on s'apprête déjà à savourer un troisième épisode, qui s'annonce très prometteur et riche en rebondissements. S'il fallait résumer ce deuxième opus, il faut juste mentionner le fait que l'arrivée de certains personnages est capitale, que l'humour est au rendez-vous, tout comme les effets spéciaux, et que l'intrigue est riche en rebondissements et en complexités : on n'en demandait pas tant.

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Jusqu'au bout du Monde (Gore Verbinski) - 2007

 

De l'action (scène de guerre finale ébouriffante), de l'humour (Jack multiplié par 10 dans l'antre de Davy Jones), des effets spéciaux à couper le souffle, et beaucoup de trouvailles jubilatoires (le bateau qui se retourne) font de cet épisode 3, le meilleur de la trilogie.

A la fin du film, beaucoup de mauvaises langues pourraient dire que tout se finit un peu trop bien, que les gentils triomphent et que les méchants meurent. Mais qui sont les méchants ? Les gentils ? Dans l'épisode 1, Barbossa faisait figure de méchant, pour finalement devenir attachant par la suite, de même pour Davy Jones, détestable dans Le Secret du Coffre Maudit, touchant dans Jusqu'au bout du Monde. En fait, les pirates de Gore Verbinski, puants, repoussants, malhonnêtes dans les premiers instants de la trilogie deviennent, avec le temps, des personnages-clés de l'intrigue, et même s'ils peuvent heurter par leurs habitudes crasseuses, leurs débilités et la mentalité qu'ils ont, on ne veut pas les quitter (c'est pour cela qu'ils échappent tous miraculeusement à des situations embarrassantes). Il est vrai que c'est un Disney, plus violent que la moyenne, mais qui se termine toujours par un happy-end, mais puisqu'il faut une fin heureuse, autant qu'elle soit bien faite.

Et visiblement, c'est le cas dans ce troisième volet qui suit toujours les aventures de Jack. Les choses bougent du côté de l'intrigue : Jack a un frère, on sait qui est Calipso, l'œil de verre de Ragetti a un tout nouveau rôle, de nombreux pirates arrivent à bord, … Mais même si le ton du film est plus sérieux que dans les autres épisodes, on ne pourra s'empêcher de rire des pitreries des moussaillons du Black Pearl, sans oublier les mythiques tics de Jack ainsi que le burlesque des combats à l'épée (Will et Elizabeth se marient alors qu'ils combattent ensemble l'ennemi britannique). On n'oubliera pas de mentionner le fait que ce troisième opus contient (avec la scène de la pendaison) quelques allusions aux westerns : la négociation entre Jack-Elizabeth-Barbossa et Will-Beckett-Jones sur une petite portion de sable ressemble étrangement à une scène de Il était une fois dans l'Ouest, le tout servi avec une musique à la Morricone. Globalement, le film se rapproche de ces prédécesseurs, mais l'intrigue prend une gigantesque ampleur et tous les ingrédients qui avaient fait le succès critique des autres opus sont de nouveau de la partie. Le final, montrant encore la fabuleuse débrouillardise de Sparrow, prédit un épisode 4 qui parlera de la Fontaine de Jouvence, rendez-vous en mai !

Les pirates des Sept Mers ont du souci à se faire. Leur avenir est gravement menacé depuis que le terrifiant Hollandais Volant et son capitaine, Davy Jones, voguent au service de l'ambitieux Lord Beckett : ils écument les flots, massacrant sans pitié tous les pirates qu'ils croisent. Pour les contrer, une seule solution : réunir les Neuf Seigneurs du Tribunal de la Confrérie des Pirates. Mais l'un d'eux, le capitaine Jack Sparrow, manque à l'appel. Will Turner, Elizabeth Swann et le capitaine Barbossa (qui marque son grand retour) devront alors partir à sa recherche, et ceci même s'ils doivent aller jusqu'au bout du monde...

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Q
le 1 reste pour moi le meilleur sans aucun doute, les suites à part un déluge d'effets visuel n'ont pas grand intérêt, même le personnage de Jack Sparrow ne parvient pas à sauver le ridicule dans lequel le scénario s'empêtre.
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C
Désolé Pinksataniste, mais j'ai accidentellement effacé ton commentaire ! -_-'
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C
T'as même pas réussi à trouver quelque chose de positif (effets visuels, divertissement, musique, Johnny Depp) ???
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C
En voyant la BA du quatrième "Pirates des Caraibes", j'ai vraiment eu la sensation que ça va être très poussif (genre on reprend les bons trucs de la trilogie de Verbinski et on recommence). Mais Marshall n'est pas Verbinski, et que Knightley et Bloom (même s'ils ne sont pas brillants) manquent à l'appelle va faire démarrer la saga au point de départ (on risque de n'avoir que très peu de renvois aux épisodes précédents).
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M
L'une de mes sagas favorites :) la facture visuelle de ces trois films m'impressionnera toujours (sublime en blu-ray), c'est extrêmement soigné (le premier plan du second volet qui démarre sur des tasses de porcelaine sous la pluie, la bataille dantesque au cœur du maelström et la mort absolument grandiose de Lord Beckett...)<br /> J'ai hâte de voir le quatrième volet, mais je me fais quand même un peu de souci vis-à-vis de la réalisation (Rob Marshall étant l'auteur de navets atomiques tels que Mémoires d'une Geisha ou Nine), enfin on verra bien !
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