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Copa Cinema

Copa Cinema

De la critique subjective mais juste


Polisse (Maïwenn)

Publié par copa738 sur 6 Novembre 2011, 09:36am

Catégories : #Films (Comédie Dramatique)

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Synopsis : Le quotidien des policiers de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs) ce sont les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets mineurs mais aussi la pause déjeuner où l’on se raconte ses problèmes de couple ; ce sont les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants, les dérives de la sexualité chez les adolescents, mais aussi la solidarité entre collègues et les fous rires incontrôlables dans les moments les plus impensables ; c’est savoir que le pire existe, et tenter de faire avec… Comment ces policiers parviennent-ils à trouver l’équilibre entre leurs vies privées et la réalité à laquelle ils sont confrontés, tous les jours ? Fred, l’écorché du groupe, aura du mal à supporter le regard de Melissa, mandatée par le ministère de l’intérieur pour réaliser un livre de photos sur cette brigade.

Il y a dans Polisse, un réalisme, la vision d'une vérité pure qui fait peur et qui dérange. Ce témoignage hors normes sur ces héros des temps modernes, assez culotté, et traité avec humour, est une leçon de vie. On pourra effectivement critiquer les grandes ambitions de Maïwenn, le fait que son film ne possède pas de véritable scénario, soit assez mal filmé et monté ; il en reste néanmoins une histoire poignante, avec des personnages travaillés, joués par des acteurs surmotivés. Il en restera surtout une grosse claque, l'impression de vivre un instant inoubliable, marqué à l'intérieur de nous au fer rouge, une aventure humaine comme on en a rarement vu auparavant.

Quoi de plus horrible qu'un père étant fier de violer sa fille ? Quoi de plus émouvant que de voir une mère abandonner son fils pour lui donner une chance de survivre ? Quoi de plus révoltant de constater que des gens vivent réellement, chaque jour, tout ce qui se passe dans le film, c'est à dire un concentré de tout ce qu'il y a de plus moche et triste dans ce pays ? Le cinéma-vérité que met en place Maïwenn est tout simplement affolant, chaque élément étant volontairement fait pour donner un sens réel au film (les acteurs sont très peu maquillés, les personnages bégaient, postillonnent). Se basant exclusivement sur le coté émotionnel de Polisse, ainsi que dans la gestion des acteurs, la jeune réalisatrice s'éloigne peut-être des vrais codes du cinéma, ce qui donne, au final, un rendu étrange, comme si c'était nous qui étions dans les locaux des policiers, en train de suivre, en même temps qu'eux, leurs aventures. On pourra être repoussé par la laideur de l'image, on ne pourra cependant pas cracher sur une performance collective tout simplement gigantesque des acteurs (Joeystarr en tête).

Bien plus que de réhabiliter le métier de policier (surtout la BPM), Maïwenn explique aussi le ressenti de ces personnes (le personnage de Joeystarr, attristé de se rendre compte que son dévouement pour sauver les mineurs ne résout qu'une infime parti de la misère qui l'entoure) et l'impact que leur métier a sur leurs vies sociales (entre anorexie, divorce, infidélité et engueulades, aucun ne semble avoir une vie normal, tant le fantôme de leur travail les hante). Certes, ça bourrine dans les clichés et l'exagération (la scène du jeu du mime, le final tendant vers le pathétique, …), mais le tout est tellement bien fait que tous les petits défauts ne nous atteignent même pas. On rit (la scène du portable, ou peut-être le plus gros fou-rire de l'année), on pleure (la scène interminable du petit en pleurs, vraiment déchirante), et on n'a finalement pas envie que ça s'arrête. On pourra être touché par ce que l'on voit, ou pas d'ailleurs, mais on gardera toujours l'image du jeune Solal, dont l'atterrissage sur le praticable gymnique accompagne la terrible chute de Marina Foïs sur le béton, mélangé à un torrent de larmes et à la sensation de vivre un instant magique.

En résumé, en partageant les critiques, Polisse aura fait parlé de lui en cette fin d'année, et vient tranquillement s'installer en tête des films français de 2011.

4 e¦ütoiles et demi

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T
<br /> Il y a dans Polisse, un réalisme, la vision d'une vérité pure qui fait peur et qui dérange. Ce témoignage hors normes sur ces héros des temps modernes, assez culotté, et traité avec humour, est une<br /> leçon de vie [...] Il en restera surtout une grosse claque, l'impression de vivre un instant inoubliable, marqué à l'intérieur de nous au fer rouge, une aventure humaine comme on en a rarement vu<br /> auparavant."<br /> <br /> Ca fait un peu beaucoup non ? Ca me fait un peu marrer quand même : comme film choc, c'est quand même pas possible. Comme comédie, à la limite. Mais c'est loiiin de m'avoir marqué au fer rouge,<br /> ça... ;-)<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Oui, comme je l'ai déjà dit, tout est subjectif, et surtout sur ce film-là. J'ai été marqué par ce film, d'autres moins (voire pas du tout), et puis, perso, tant mieux, que les avis divergent ;)<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Un des film les plus réalistes sur le monde de la police nationale depuis "Le petit lieutenant" ou "Scènes de crime". Quelques clichés (la brigade est un beau panel de personnaliés) et un Joey<br /> Starr pour lequel on reste trop en retrait (passé trop hors la loi) mais ça reste un scaré bon film... 3/4<br /> <br /> <br />
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