Synopsis : 10 ans se sont écoulés depuis les terribles meurtres commis par Ghostface. Sidney Prescott est parvenue à tourner la page mais c’est tout de même avec appréhension qu’elle retourne à Woodsboro pour le lancement de son premier roman. Ses retrouvailles avec sa cousine Jill ainsi qu’avec le duo de choc Dewey et Gale seront de courtes durées : Ghostface est de retour mais cette fois-ci les règles vont changer.
Après un premier volume considéré comme l'un des meilleurs films d'horreurs de tous les temps et deux suites huées que Craven commence presque à considérer comme ''une erreur de parcours'', l'annonce d'un quatrième Scream avait de quoi faire jaser par mal de monde. Le concept ? On prend les mêmes et on recommence. La trame de l'histoire se base essentiellement sur celle du premier épisode (comme si les 2 et 3 n'avaient jamais existé), c'est pour cela qu'on peut presque considérer Scream 4 comme un remake (ou reboot) de Scream. Le but de Wes Craven était de dévoiler (une nouvelle fois) ses connaissances en films d'horreurs, avec un coup de jeune (on ne parle plus de slashers, mais plutôt de torture porn, on ne parle plus d'Halloween, on parle de Saw). Il s'est donc adapté aux changements de styles et de modes, pour donner sa propre critique des films qu'il a pu voir entre 1996 et 2011.
Bien sûr, le concept n'a pas changé. Un tueur avec un masque de fantôme terrorise la vile et s'attaque aux jeunes adeptes de films d'horreurs et de sensations fortes. Des meurtres sanglants ont lieu, le tueur semble intouchable et maitriser tout ce qu'il fait. Il est cependant humain, et donc maladroit, n'arrivant pas toujours à ses fins (et si Sydney Prescott n'était pas tout simplement la représentation féminine de Michael Myers ?). Comme à son habitude, Craven nous régale avec des scènes particulièrement stéréotypées (les futures victimes qui s'isolent, la musique en crescendo, la peur de l'inconnu). On a presque l'impression de plus craindre Ghostface que les personnages. Tout comme dans le premier volet, le(s) tueur(s) se démasque(nt) de lui (d'eux) même et personne ne s'y attendait. Le tout se terminant dans un monstrueux bain de sang. Mais la vraie différence avec le Scream original, c'est la surprise. Rien de vraiment nouveau à se mettre sous la dent, rien de vraiment différent n'est ressenti dans ce quatrième opus. Alors oui on prend son pied devant les nombreuses allusions aux films d'horreurs et meurtres magistralement orchestrés, mais le manque de fraicheur (à part le fait que les films cités aient changé) vient un peu gâcher la fête.
Il n'y a rien de prétentieux dans le travail établi par Craven. Juste envie de refaire son film fétiche à travers une autre époque, pour les nostalgiques, mais peut-être également pour tester le nouveau public des années 2000. Avec de nombreux stratagèmes déboussolants (on arrive à sursauter lorsqu'une voiture passe vite, ou encore quand un des personnages se prend un pot de fleur dans la gueule) et une pointe d'humour savamment dosée (tout comme dans le premier film, on ne peut s'empêcher de rire devant la naïveté des personnages, ou encore le fait que certaines scènes sont téléphonées), les mêmes sensations qu'en 1996 refont doucement surface, pour le grand bonheur d'un public conquit, mais un poil moins convaincu qu'il y a 15 ans. Pour ce qui est du divertissement, l'ennuie n'est même pas envisageable tellement l'histoire nous prend aux tripes. C'est donc avec le sourire qu'on en ressort, avec son lot de bouffées de chaleur et de sursauts, mais tout de même un peu déçu d'avoir revu le même spectacle que dans le premier opus. Car, même avec de l'originalité et un effort dans les dialogues, la magie opère beaucoup moins qu'avant. On retiendra cependant le fait que ça faisait longtemps qu'on bon film d'horreur était pas sorti dans nos salles.
En résumé, dans un auto-remake plus ou moins proclamé, Craven parvient à nous divertir, faire peur et rire en même temps, l'effet de surprise en moins.