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Copa Cinema

Copa Cinema

De la critique subjective mais juste


Spring Breakers (Harmony Korine)

Publié par copa738 sur 20 Mars 2013, 13:21pm

Catégories : #Films (Drame)

sping.jpg

 

Synopsis : Pour financer leur Spring Break, quatre filles aussi fauchées que sexy décident de braquer un fast-food. Et ce n’est que le début… Lors d’une fête dans une chambre de motel, la soirée dérape et les filles sont embarquées par la police. En bikini et avec une gueule de bois d’enfer, elles se retrouvent devant le juge, mais contre toute attente leur caution est payée par Alien, un malfrat local qui les prend sous son aile…

Une montagne de weed sur une table de salon, des seins en zoom-avant et des fesses en contre-plongée, quatre petites tasse-pé en bikini qui sniffent dans la buanderie et se claquent une douille dans leur petite chambre miteuse, des couleurs fluos, de la musique à fond, la plage, le gangster aux dreadlocks et aux dents en or, et Harmony Korine semble avoir compris la jeunesse américaine. Il est tellement persuadé d'avoir débusqué un truc, avait peut-être cru bon de montrer tous les vices possibles (drogue, sexe et alcool, mon dieu qu'il est allé loin), pour pouvoir éventuellement démontrer la dérive des jeunes aux USA. Seulement, à part l'impression de regarder des séquences MTV en boucle, rien ne ressort de Spring Breakers.

Un découpage assez étrange, avec des scènes répétées, des dialogues en boucle, un certain bordel chronologique, pourtant, on a la véritable impression qu'il y en a trop, si bien que le film en est presque in-regardable (il n'y a qu'à voir cet horrible générique très kitsch et cette ouverture affreuse en diaporama sous fond du Scary monster and nice sprites de Skrillex). Korine nous inflige un style inédit et inventif, mais cette volonté d'agresser son spectateur lui donne un effet de superficialité, si bien qu'on n'y croit pas une seule minute. Ce style est soporifique et franchement énervant (1h30 à se retourner dans tous les sens sur son siège, en regardant sa montre), et ajoutez à cela un scénario un peu plat (pas de rebondissements, ni aucun détail émotif sur les personnages), et vous aurez un film franchement ennuyeux, qui tient en haleine jusqu'à la fin, dans l'espoir qu'il s'y passe (enfin) quelque chose, en vain.

Ce qui est peut-être le plus énervant, au-delà de cette réalisation bien trop violente et du vide dans le scénario, c'est la façon odieusement artificielle dont le réalisateur décrit la jeunesse, le spring break. De clichés en clichés, il n'y a absolument rien de crédible dans tout ce qui est montré à l'écran, et ce manque de justesse en est presque affolant. Ces trois filles à maman qui se bourrent la gueule sur un parking, se droguent h24, remuent leur boule dans des soirées où personne ne se connaît, montre effectivement les dérives d'une génération en quête de sensation forte, et après ? Où est la réflexion ? Où Korine veut-il en venir dans tout cela ? On parle un peu de Dieu, et en même temps de drogue et de sexe, le contraste entre le bien et le mal est évident, mais fallait-il vraiment le montrer de cette façon ? Le gangsta Alien dont on ne sait rien, ces quatre filles qui font de l'illégal pour de l'illégal (on se drogue juste parce que ça fait hype et un peu rebelle), sont-ils une représentation très juste de la population ? Le cas abordé est si particulier qu'il ne nous touche guère.

On ne parlera pas non-plus de cette image, passant du filtre rose au filtre bleu en un rien de temps, comme si tout ceci n'était qu'un gros bad trip qui passe beaucoup trop lentement, avec les regrets du lendemain (on appelle maman en pleurnichant, on rentre prématurément en se mettant en position fœtale dans le bus), succédant à l'engouement du début de soirée (la scène du braquage, époustouflante, après un prologue ennuyeux, que l'on peut comparer à l'ennuie et l'impatience d'avant-fête). La métaphore est vraiment intéressante, mais de grandes fautes de goûts et dans le choix des ingrédients (Selena Gomez et Vanessa Hudgens qui jouent les putes, c'est culotté mais ça ne marche pas) viennent enrayer la machine déjà rouillée. Dommage, même s'il faut avouer que Spring Breakers n'a aucun potentiel, et que foutu pour foutu, autant saper le boulot jusqu'au bout.

En résumé, si Spring Breakers était un paragraphe d'une copie de bac de français, il serait accompagné d'une belle accolade rouge avec pour commentaire : « De l'idée, mais très mal dit ».

1 étoile 

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Commenter cet article
M
Girls in bikinis and a good song sequence at the beginning of the movie feature skrillex ( his hit dubstep single “ scary monsters and nice sprites” and Britney spears “Every time” the movie was disliked by many for its slow pace. But I loved it.
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S
Pas vraiment de scénario, ça je suis d'accord, et pourtant il y a du fond, une réflexion. Korine ne donne certes aucune réponse mais il pose des questions essentielles sur cette jeunesse.<br /> Il y a effectivement un côté factice dans le film, mais qui correspond à la bulle irréelle dans laquelle se trouve ces jeunes filles. Cependant la réalité les rattrape (ainsi que le spectateur) à<br /> plusieurs moments.
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C
D'accord en gros avec ta critique, sauf que je trouve un intérêt à la forme, mais aucun au fond. Une bonne scène dans le film : le hold-up, vraiment brillant.
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A
Non, la hype c'est plus du tout se droguer, c'est s'insérer un tampax imbibé de vodka dans le fondement. Véridique.
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S
Ah enfin... Je me sentais seul contre ce film archi surestimé en général... 0/4
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